Natasha Pisarenko/AFP
Alors que l’économiste Javier Miley assume dimanche la présidence de l’Argentine, la nation se demande quelle version de lui gouvernera : la scierie contestataire de la campagne électorale, ou le président élu plus modéré qui a émergé ces dernières semaines.
Miley, 53 ans, est devenu célèbre à la télévision avec ses sermons remplis de grossièretés contre ce qu’il décrit comme la classe politique. Il a mis sa popularité à profit pour obtenir un siège au Congrès puis, tout aussi rapidement, pour se présenter à la présidence. La victoire écrasante d’un « anarcho-capitaliste » autoproclamé aux primaires d’août a provoqué une onde de choc dans le paysage politique et bouleversé la course.
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Les Argentins, déçus par le statu quo économique – inflation à trois chiffres, quatre personnes sur dix vivant dans la pauvreté, monnaie en chute libre – se sont montrés réceptifs aux idées étranges venues de l’étranger pour résoudre leurs problèmes et transformer la nation. Il a remporté le second tour des élections le 19 novembre de manière décisive, évinçant le pouvoir politique péroniste qui dominait l’Argentine depuis des décennies.
En tant que candidat, Miley s’est engagé à nettoyer l’establishment politique de la corruption, à supprimer la banque centrale qu’il accusait d’imprimer de la monnaie et d’alimenter l’inflation, et à remplacer le peso, qui se déprécie rapidement, par le dollar américain.
Mais après sa victoire, il a nommé Luis Caputo, ancien président de la banque centrale, au poste de ministre de l’Economie et l’un de ses alliés à la tête de la banque, et semble avoir mis entre parenthèses ses projets de dollarisation tant vantés.
Miley s’est présenté comme un guerrier prêt à affronter l’empiétement du socialisme mondial, à l’instar de l’ancien président américain Donald Trump, qu’il admire publiquement. Mais lorsque Miley s’est rendu aux États-Unis la semaine dernière, il n’a pas visité Mar-a-Lago ; Au lieu de cela, il a déjeuné avec un autre ancien dirigeant américain, Bill Clinton.
Il a également envoyé un diplomate ayant une longue expérience dans les négociations sur le climat à la conférence COP28 à Dubaï, a rapporté le journal argentin La Nacion, malgré son rejet constant de l’implication de l’humanité dans le réchauffement climatique. Il a renoncé à son projet de supprimer le ministère de la Santé du pays.
Sa modération peut provenir d’un pragmatisme, compte tenu de l’ampleur du défi auquel il est confronté, de son manque d’expérience politique et de sa nécessité de cultiver des alliances avec d’autres partis pour mettre en œuvre son programme au Congrès, où son parti occupe de loin un tiers des sièges au Congrès. nombre de places.
Il a choisi Patricia Bullrich, politicienne de longue date et opposante au premier tour de la coalition avec le deuxième plus grand nombre de sièges, comme ministre de la Sécurité, et a également choisi son collègue Louis Petrie comme ministre de la Défense.
Cependant, certains signes montrent que Miley n’a ni abandonné son défi ni ses projets radicaux de démantèlement de l’État.
Après avoir prêté serment dimanche matin, il entend rompre avec la tradition en prononçant son discours inaugural non pas devant les législateurs rassemblés, mais devant ses partisans rassemblés devant le bâtiment de la Convention nationale – le dos tourné au Parlement.
Il devrait souligner les difficultés économiques héritées du président sortant Alberto Fernández et annoncer ses premières mesures exécutives, notamment une réduction radicale des dépenses publiques.
L’Argentine souffre d’un énorme déficit budgétaire, d’un déficit commercial de 43 milliards de dollars, en plus d’une dette massive de 45 milliards de dollars envers le Fonds monétaire international, en plus des 10,6 milliards de dollars dus aux créanciers multilatéraux et au secteur privé en avril.
« Il n’y a pas d’argent », tel est le refrain commun de Miley.
Il a déjà annoncé qu’il supprimerait plusieurs ministères, notamment ceux de la Culture, de l’Environnement, de la Femme, de la Science et de la Technologie. Il souhaite fusionner les ministères du Développement social, du Travail et de l’Éducation sous un seul ministère du Capital humain.
Cependant, Miley risque de se heurter à une opposition farouche de la part des législateurs du mouvement péroniste et des syndicats qu’elle contrôle, dont les membres ont déclaré rejeter la perte de salaire.
Mathias Delacroix/AFP
Après son discours d’investiture, Miley prévoit de conduire une décapotable jusqu’au palais présidentiel et de rencontrer plus tard des dignitaires étrangers.
Parmi eux se trouveront des personnalités de l’extrême droite : le Premier ministre hongrois Viktor Orbán ; le chef du parti espagnol Vox, Santiago Abascal ; L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro et les législateurs alliés de Bolsonaro, dont son fils.
Miley aurait envoyé un message invitant l’actuel président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, après avoir qualifié le mois dernier le gauchiste de « évident » corrompu lors d’une interview télévisée, et souligné que s’il devenait président, ils ne se rencontreraient pas.
Lula a envoyé son ministre des Affaires étrangères assister à l’investiture de Miley.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui effectue sa première visite en Amérique latine depuis l’invasion russe de son pays en février 2022, est également attendu.
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