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La France inflige une amende à Monsanto pour avoir géré illégalement des « listes de surveillance »

La France inflige une amende à Monsanto pour avoir géré illégalement des « listes de surveillance »

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Paris (AFP)

L’agence française de protection des données personnelles a infligé mercredi une amende à la société américaine Monsanto pour avoir collecté illégalement les fichiers de personnalités publiques, de journalistes et de militants dans le but de faire basculer l’opinion en faveur de pesticides controversés.

La société, désormais détenue par le géant allemand de la chimie Bayer, n’a pas informé les personnes figurant sur les listes de surveillance compilées dans le cadre d’un débat public houleux sur le glyphosate, un herbicide.

La CNIL a infligé à Monsanto une amende de 400 000 euros (473 000 $) dans l’affaire intentée par sept plaignants.

L’agence a déclaré que la compilation de listes de contacts n’était pas en soi illégale, mais que seules les personnes qui « s’attendent raisonnablement » à être incluses en raison de leur secteur d’activité ou de leur mauvaise réputation devraient être incluses.

De plus, les données doivent être collectées légalement et les cibles informées, y compris leur droit de refuser d’être répertoriées. En gardant les listes confidentielles, a déclaré la CNIL, Monsanto leur a refusé ce droit.

Monsanto a attribué une note de un à cinq pour chacune des plus de 200 personnes figurant sur ses listes françaises, en fonction de leur influence estimée, de leur crédibilité et de leur niveau de soutien à Monsanto sur de nombreux sujets, en particulier les pesticides et les cultures génétiquement modifiées.

L’affaire, rapportée pour la première fois par les médias français Le Monde et France 2 TV en 2019, s’est rapidement étendue à d’autres pays européens où Monsanto tenait également des listes.

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Les avocats embauchés par Bayer – qui a acquis Monsanto l’année précédente – ont déclaré avoir trouvé près de 1 500 politiciens, journalistes et autres « principalement situés dans l’UE » sur des « listes de parties prenantes » gérées par l’agence de relations publiques Fleischman-Hillard de Monsanto.

Dans un rapport publié par Bayer, le cabinet d’avocats américain Sedley Austin a ajouté qu’il n’avait trouvé aucune preuve d’activité de surveillance illégale autour des listes de surveillance.

FleishmanHillard a dressé des listes de personnes actives dans le débat sur les pesticides au moment même où l’Union européenne envisageait de renouveler la licence de l’herbicide controversé glyphosate en 2016-2017.

L’Union européenne a décidé en 2017 de renouveler la licence du produit chimique pour une période de cinq ans plus courte que la normale.

Bayer a acquis Monsanto pour 63 milliards de dollars en 2018 et s’est immédiatement retrouvé dans une controverse sur ses produits agrochimiques.

En 2019, l’Agence France-Presse a déposé une plainte auprès de la CNIL car certains de ses journalistes figuraient sur la liste de Monsanto, estimant qu’elle « considére des pratiques de ce genre comme totalement inacceptables ».