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Meung-sur-Loire (France) (AFP) – À l’intérieur de son château français sur les rives de la Loire, Xavier Lelev redoute combien il en coûtera pour chauffer le bâtiment du XIIe siècle cet hiver.
Les factures d’énergie en France devraient augmenter par rapport à l’année dernière en raison de la hausse des prix du gaz suite à l’invasion russe de l’Ukraine.
Cette perspective est particulièrement préoccupante pour les propriétaires et administrateurs de grands monuments historiques situés dans la Loire.
Habituellement, Lieu paie 15 000 à 20 000 euros (14 800 à 19 700 $) chaque hiver pour le chauffage, l’électricité et le gaz pour faire fonctionner le château de Meung-sur-Loire.
Mais cette année, « ce sera cinq à dix fois plus. Vous ne pouvez pas dépenser autant d’énergie », a-t-il déclaré.
Cela détournerait le financement d’autres projets, y compris la conservation indispensable de parties du bâtiment classé.
Dans une partie du château fermée au public, il montra les fenêtres.
Certains étaient en mauvais état, avec du ruban adhésif recouvrant certains des cadres en bois et empêchant à peine le froid extérieur.
Les autres vitraux sont neufs, posés après de longues discussions avec l’Officier Culturel Régional sur leur aspect pour respecter au mieux l’esthétique d’origine du château.
« Une fenêtre coûte environ 10 000 euros et nous en avons 148, vous pouvez donc imaginer le budget des fenêtres », a déclaré Leliev.
‘au moins’
A une heure de route en aval de la rivière, Charles-Antoine de Vibray a décidé de prendre les meilleures mesures pour réchauffer sa grande maison familiale cet hiver.
Le château de Severny, qui a inspiré le domaine familial du capitaine Haddock dans « Les Aventures de Tintin », appartient à la même famille depuis six siècles, selon son site Internet.
Aujourd’hui, une partie de la famille vit encore dans une partie de la demeure seigneuriale, mais le reste du bâtiment et son terrain comprennent un restaurant et une exposition Tintin, et sont ouverts aux visiteurs payants.
De Vibraye dit que l’entreprise – l’un des châteaux de la Loire les plus visités – connaît un tel succès que la famille peut se permettre le coût supplémentaire des 30 000 à 40 000 litres de mazout nécessaires chaque année.
Il ne prévoit pas non plus d’augmenter l’isolation du bâtiment.
« Si vous êtes pris dans la chaleur, aidez les champignons et les insectes potentiels qui mangent votre bois », a-t-il déclaré.
« La chaleur doit être maintenue au minimum afin de ne pas perturber la saine circulation des échanges de chaleur dans un bâtiment historique », a-t-il déclaré, bien qu’une température constante soit préférable pour les meubles plus anciens.
Il a dit que les deux tiers du bâtiment sont chauds, « en particulier dans les pièces où les gens visitent et où se trouvent les meubles historiques ».
Nouvelle scierie
Un peu plus au sud, quatre grosses bûches brûlent dans une cheminée au bas d’un vaste escalier du château domanial de Chambord, seule source de chaleur pour les visiteurs.
Mais ses bureaux, commerces et une quarantaine de maisons de son domaine sont surchauffés.
« Le budget a doublé en deux ans. On est passé de 260.000 euros dans le budget 2023 à plus de 600.000 », précise Jean d’Haussonville, directeur du domaine environnant.
Le château, l’un des nombreux de la section de la vallée de la Loire inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, fonctionne généralement avec un budget annuel de 30 millions d’euros par an.
De cela, la facture énergétique devrait être équivalente au coût de deux expositions temporaires et d’un festival, a-t-il déclaré.
D’Haussonville a sérieusement réfléchi à la manière de se tourner vers des sources d’énergie alternatives, en installant par exemple des panneaux solaires dans ses hangars.
Au cours des prochains mois, la direction construira une scierie dans la forêt de 50 kilomètres carrés (19 milles carrés) du chat, qui servira à chauffer son bois à long terme.
D’ici là, les responsables espèrent qu’un nouveau système informatique leur permettra d’éviter des coûts inutiles et de continuer à passer à l’éclairage LED.
« Par exemple, un programme qui vous permet d’éteindre les lumières lorsqu’il n’y a personne dans une pièce et d’abaisser sa température à seulement 8 degrés Celsius (46 degrés Fahrenheit) la nuit », a déclaré d’Haussonville.
Ils prévoient ainsi de réduire leur consommation d’énergie d’au moins 10% d’ici l’année prochaine, a-t-il déclaré.
© 2022 AFP
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