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France : la nomination de Pierre-Marie Abadie à la tête de l’ASNR suscite des inquiétudes

L’approbation parlementaire de Pierre-Marie Abadie à la tête de la future Commission de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), prévue le 1er janvier 2025, a été marquée par les réserves exprimées par plusieurs parlementaires. Abadi, directeur général de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andhra), a obtenu 44 voix pour et 17 contre, avec 25 abstentions lors des votes en commission dans les deux chambres.

Le conflit moral soulevé par son rôle actuel

Un point de friction majeur soulevé par les législateurs concerne le rôle actuel d’Abadi dans l’Andhra Pradesh, qui supervise le projet controversé Cigio visant à enfouir les déchets radioactifs au plus profond de Pyre. Le projet est actuellement examiné par la Commission de sûreté nucléaire (ASN), ce qui suscite des inquiétudes quant à un conflit d’intérêts si Abadi préside l’ASNR.

Abadi a toutefois assuré aux législateurs qu’il se distancierait du document Sigio une fois qu’il assumerait ses nouvelles fonctions et tout au long de son mandat de six ans. Il a également précisé qu’il ne participerait à aucune décision liée à l’Andhra pendant cette période.

Formation controversée de l’ASNR

La future ASNR, qui fusionnerait l’actuelle ASN avec l’Agence de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), est critiquée depuis son annonce. Initié par le président français et promulgué en mai 2024, ce lien vise à rationaliser les processus décisionnels liés aux enjeux nucléaires en France. Cependant, la transparence et l’indépendance de la nouvelle autorité se sont heurtées à une farouche opposition de la part des syndicats et des associations.

Le projet de loi a suscité de vifs débats au Parlement, notamment sur le risque d’une centralisation du pouvoir qui pourrait remettre en cause la séparation entre l’expertise scientifique et la prise de décision politique en matière de sécurité nucléaire.

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Des délais de mise en œuvre serrés

Alors que l’ASNR devrait être lancée le 1er janvier 2025, le président sortant de l’ASN, Bernard Toroszczuk, a qualifié de « serré » le calendrier de sa mise en place. Il a évoqué un certain nombre d’incertitudes, notamment un déficit budgétaire de 37 millions d’euros, qui pourraient affecter le bon fonctionnement de la nouvelle société.

Pierre-Marie Abadie a réaffirmé son engagement à respecter le calendrier serré et à faire en sorte que l’ASNR remplisse ses obligations dès le premier jour de l’année 2025.

Une rencontre saluée par les uns, critiquée par les autres

L’expertise de Pierre-Marie Abadie sur les questions énergétiques est reconnue par de nombreux acteurs industriels, notamment l’IRSN. En tant que haut responsable de l’énergie, sa connaissance des enjeux du secteur nucléaire français est très appréciée. Mais pour les opposants au projet Sigio, sa nomination présente un risque de conflit d’intérêts malgré son engagement à se récuser des décisions liées à l’Andra.

Pascal Martin, rapporteur de la commission du développement durable du Sénat, s’est fait l’écho de ces préoccupations, notant qu’il y avait des « interrogations légitimes » sur la capacité de l’ASNR à fonctionner pleinement depuis sa création.