La plus haute juridiction européenne des droits de l’homme a rendu mercredi une ordonnance bloquant l’extradition d’un homme d’origine tchétchène de la France vers la Russie, affirmant qu’il était confronté à de graves violations de ses droits.
Cette décision intervient alors que la France s’efforce d’expulser davantage de personnes de la région russe du Caucase du Nord, à majorité musulmane, où se trouvent les assassins djihadistes des auteurs Samuel Patty en 2020 et Dominique Bernard en octobre de cette année.
« Le risque immédiat de préjudice irréparable ne peut être exclu à ce stade si le requérant est renvoyé vers la Russie », a déclaré la Cour européenne des droits de l’homme dans un communiqué.
Son droit à la vie contre la torture et les traitements inhumains ou dégradants – articles deux et trois de la Convention européenne des droits de l’homme – pourrait être violé, ont déclaré les juges.
Ils ont émis ce que la CEDH appelle une « mesure provisoire », accordant un jugement d’urgence uniquement lorsqu’un demandeur est considéré comme étant en danger imminent de préjudice irréparable.
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En juin 2022, le tribunal a émis une mesure provisoire similaire bloquant l’expulsion des demandeurs d’asile vers le Rwanda, plongeant la politique d’immigration du gouvernement britannique dans le désarroi et incitant les législateurs de droite à appeler la Grande-Bretagne à quitter le tribunal de Strasbourg.
L’arrêt rendu mercredi indique que l’homme en question est arrivé en France en 2007 après que sa famille ait été persécutée en Tchétchénie, a indiqué la CEDH.
Le 21 novembre, il a demandé la suspension de son évacuation prévue.
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Le tribunal a estimé que ses droits étaient menacés, « en particulier à la lumière de la demande d’extradition des autorités russes ».
La mesure provisoire adoptée mercredi signifie que la France ne peut pas renvoyer une personne bénéficiant du statut de réfugié vers la Russie avant que le tribunal n’examine son cas en profondeur.
« Le tribunal a décidé (…) que la demande serait prioritaire », a-t-il indiqué.
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Après l’assassinat du rédacteur en chef Bernard à la mi-octobre, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Dorman, a déclaré que « l’expulsion systématique de tous les étrangers auxquels nos services de renseignement ont confiance serait dangereuse ».
Il s’est engagé à défier les arrêts de la CEDH interdisant les expulsions, affirmant que « la protection du public français est plus importante que ces règles ».
La CEDH est une cour européenne qui juge les affaires impliquant des violations des droits énoncés dans la Convention européenne des droits de l’homme.
La France et 45 pays du Conseil de l’Europe ont ratifié la convention.
apz/tgb/sjw/jm
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