- auteur, Christy Cooney
- Rôle, nouvelles de la BBC
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Le territoire pacifique de la Nouvelle-Calédonie est « assiégé », a déclaré le maire de la capitale calédonienne, quelques jours après des émeutes qui ont fait six morts.
La maire de Nouméa, Sonia Lagarde, a déclaré que plusieurs bâtiments publics de l’archipel avaient été incendiés et que malgré l’arrivée de centaines de renforts policiers, la situation était « loin d’être revenue au calme ».
Le ministre français de l’Intérieur a déclaré que les forces de gendarmerie française avaient lancé une opération majeure pour reprendre le contrôle d’une route de 60 kilomètres entre Nouméa et l’aéroport.
Les troubles ont commencé la semaine dernière après que les législateurs de Paris ont voté des changements qui permettront à davantage de résidents français de voter aux élections locales, une décision qui, selon les dirigeants autochtones, affaiblirait l’influence politique autochtone.
Une sixième personne a été tuée et deux autres blessées samedi lors d’un échange de tirs à un barrage routier de fortune dans le nord de la région, ont indiqué des responsables.
Il avait été précédemment confirmé que trois autochtones Kanak, âgés de 17 à 36 ans, et deux policiers avaient été tués.
Les images de la région montraient des rangées de voitures incendiées, des barrages routiers de fortune et de longues files de personnes devant les supermarchés.
Les autorités ont déclaré l’état d’urgence, qui comprenait un couvre-feu nocturne, ainsi que l’interdiction des rassemblements publics, de la vente de boissons alcoolisées et du port d’armes.
Parler à Chaîne d’information française BFMTVLagarde a déclaré que les deux dernières nuits avaient été plus calmes, mais que la situation pendant la journée ne s’était pas améliorée.
Elle a ajouté : « Au contraire, malgré tous les appels au calme ».
Elle a déclaré qu’il était « impossible » de déterminer l’étendue des dégâts réellement survenus, mais que les bâtiments incendiés comprenaient des bâtiments municipaux, des bibliothèques et des écoles.
Peut-on dire que nous sommes dans une ville assiégée ? « Oui, je suppose que nous pouvons dire cela », a-t-elle déclaré. « C’est la ruine. »
Elle a ajouté qu’il fallait « accorder un peu de temps » aux forces de sécurité pour sécuriser la situation.
Les habitants ont rapporté avoir entendu des coups de feu, des hélicoptères et des « explosions massives », probablement des bombes à gaz explosant à l’intérieur d’un bâtiment en feu.
Hélène (42 ans), qui garde en alternance les barrières provisoires avec ses voisins, raconte à l’AFP : « La nuit, on entend des coups de feu et des bruits d’explosions ».
Avec la fermeture de l’aéroport international de Nouméa pour des raisons de sécurité, environ 3 200 touristes et autres voyageurs se sont retrouvés bloqués à l’intérieur ou à l’extérieur de l’archipel, selon l’Agence France-Presse.
Les touristes à l’intérieur de la zone ont décrit avoir dû rationner leurs provisions en attendant leur départ.
Joanne Elias, d’Australie, qui se trouve dans une station balnéaire à Nouméa avec son mari et ses quatre enfants, a déclaré qu’on lui avait demandé de remplir la baignoire au cas où l’eau s’épuiserait.
« Les enfants ont définitivement faim parce que nous n’avons pas beaucoup de choix quant à ce que nous pouvons leur donner à manger », a-t-elle déclaré.
« Nous ne savons pas combien de temps nous serons ici. »
Dimanche, le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters, a déclaré dans un communiqué que les forces de défense de son pays avaient « terminé les préparatifs » pour les vols « pour rapatrier les Néo-Zélandais vers leur pays d’origine en Nouvelle-Calédonie alors que les services commerciaux ne fonctionnent pas ».
L’opposition aux modifications de la loi a suscité un soutien en France, avec une manifestation de solidarité à Toulouse samedi et des drapeaux kanak parmi ceux brandis lors d’une manifestation pro-palestinienne à Paris.
Les troubles ont également ravivé les tensions diplomatiques entre la France et l’Azerbaïdjan, qui se sont intensifiées l’année dernière après que l’Azerbaïdjan s’est emparé de la région du Haut-Karabakh.
La région, à majorité arménienne mais située au sein de l’Azerbaïdjan, fait l’objet d’un conflit de longue date dans lequel la France soutient l’Arménie.
L’agence gouvernementale française Vigenome, qui surveille les interférences numériques étrangères, a déclaré vendredi avoir découvert une campagne en ligne « massive et coordonnée » poussant des allégations selon lesquelles des policiers français auraient tiré sur des manifestants indépendantistes en Nouvelle-Calédonie.
Le gouvernement a revendiqué l’implication de « représentants azerbaïdjanais » dans la campagne, bien que le gouvernement azerbaïdjanais ait rejeté ces allégations.
L’application de réseau social TikTok est désormais interdite dans la région.
La Nouvelle-Calédonie a organisé trois référendums sur l’indépendance. Les deux premiers candidats ont obtenu une faible majorité pour le reste de la France.
La troisième a été boycottée par les partis indépendantistes après que les autorités ont refusé de reporter le vote en raison de l’épidémie de Covid.
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