Paris Le président français Emmanuel Macron et sa rivale d’extrême droite Marine Le Pen ont critiqué vendredi le versement de millions d’euros de dommages et intérêts au PDG du constructeur automobile Stellantis NV.
Le bonus de 21,5 millions de dollars (19,2 millions d’euros) du PDG de Stellantis, Carlos Tavares, un an seulement après la création de la société, est devenu un problème alors que Macron et Le Pen ont fait campagne avant le second tour des élections du 24 avril.
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Cela pourrait faire de lui le PDG automobile le mieux payé d’Europe, bien qu’il soit éclipsé par la rémunération que reçoivent ses homologues américains.
Stellantis, qui a été formé l’année dernière par la fusion de PSA Peugeot et de Fiat Chrysler Automobiles, a cherché vendredi à défendre le travail de Tavares au cœur de la fortune du constructeur français – et son package salarial.
Les sondages d’opinion montrent que le pouvoir d’achat et l’inflation sont une préoccupation majeure pour les électeurs en France.
Macron, un centriste considéré par de nombreux électeurs de gauche comme très favorable aux entreprises, a qualifié le paquet salarial d ‘ »astronomique » et a appelé à un effort à l’échelle européenne pour plafonner les salaires « abusifs » des PDG.
« C’est choquant, c’est excessif », a-t-il déclaré vendredi sur la radio France-Info.
Les gens ne peuvent pas avoir des problèmes de pouvoir d’achat, des difficultés et des souffrances qu’ils traversent et voir ces montants. Sinon, la société va exploser.
« Bien sûr, c’est épouvantable, encore plus choquant quand ce sont des PDG qui ont poussé si fort leur société », a déclaré la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, qui a le soutien de nombreux électeurs de la classe ouvrière.
« Une façon de réduire cette rémunération, souvent disproportionnée par rapport à la vie économique, est peut-être de permettre aux salariés d’agir en tant qu’actionnaires », a-t-elle déclaré vendredi sur BFM TV.
Stellantis a continué à soutenir le paquet malgré un vote de 52,1% contre 47,9% pour le rejeter lors de l’assemblée annuelle des actionnaires présidée par les Pays-Bas, où la société est légalement basée, mercredi. La société, citant le droit civil néerlandais, a indiqué que le vote est consultatif et non contraignant.
Stylantis a déclaré dans un communiqué qu’il avait pris note du vote et expliquera dans un prochain rapport sur les récompenses 2022 « comment ce vote a été pris en compte ».
Dans une nouvelle déclaration vendredi, la société a décrit le travail de Tavares pour sortir PSA, propriétaire de Peugeot et Citroën, de la « quasi-faillite ».
Selon elle, le succès de Stellantis « a permis de redistribuer 1,9 milliard d’euros aux salariés (+70% par rapport à 2020), soit autant qu’aux actionnaires ». Elle a déclaré que les salaires de Tavares « sont, par exemple, inférieurs à ceux de General Motors ou de Ford, et doivent être considérés à la lumière de la taille et des performances de l’entreprise qu’il dirige ».
Dans son rapport 2021, la société a identifié les sociétés du groupe de pairs qu’elle a utilisées comme critère de salaire, y compris des sociétés américaines telles que Boeing, Exxon Mobile et General Electric ainsi que les constructeurs automobiles Ford Motor Co. et General Motors Co.
Stellantis, dont les marques incluent Peugeot, Fiat, Jeep, Ram, Opel et Maserati, a annoncé que son bénéfice net avait triplé l’an dernier pour atteindre 15,1 milliards de dollars.
L’État français est le troisième actionnaire de Stellantis, avec une participation de 6,15 % par l’intermédiaire de la banque publique d’investissement française Bpifrance Participations SA.
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