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Les députés français approuvent des réformes controversées sur l’immigration

Les députés français approuvent des réformes controversées sur l’immigration

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La dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen a déclaré que la réforme représentait une « victoire idéologique » pour son parti.

Le Parlement français a adopté une loi resserrant la politique d’immigration de la France après des mois de débat politique.

Le projet de loi amendé a été soutenu à la fois par le parti centriste Ennahda, dirigé par le président Emmanuel Macron, et par le parti d’extrême droite du Rassemblement national, dirigé par Marine Le Pen.

Le vote a divisé le parti de Macron et le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a annoncé sa démission.

Les partis de gauche ont accusé Macron de faire des concessions à l’extrême droite.

La semaine dernière, le Parlement a rejeté un précédent projet de loi présenté par le Parti du Rassemblement National et le Parti de La Gauche. En réponse, le gouvernement a réécrit le projet de loi, rendant certaines de ses dispositions plus strictes.

La nouvelle législation rend difficile pour les immigrés de faire venir les membres de leur famille en France et retarde leur accès aux prestations sociales.

Il est également interdit de détenir des mineurs dans des centres de détention.

Une disposition controversée fait la distinction entre les citoyens et les immigrants, même ceux qui vivent légalement dans le pays, pour déterminer l’éligibilité aux prestations.

La version plus stricte a été appréciée par les partis de droite, qui l’ont soutenue lundi.

Le Pen a salué le projet de loi amendé et l’a qualifié de « victoire idéologique » pour l’extrême droite.

« C’est notre projet de loi », a déclaré Eric Ciotti, chef du Parti républicain de droite. Il l’a décrite comme « résolue et courageuse ».

Mais les gauchistes ont déclaré que Macron œuvrait à donner du pouvoir à l’extrême droite. Le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, a déclaré : « L’histoire se souviendra de ceux qui ont trahi leurs convictions ».

Les dirigeants d’au moins deux régions dirigées par la gauche, la Seine-Saint-Denis et le Lot, ont déclaré qu’ils refuseraient d’appliquer les dispositions de la loi sur les prestations accordées aux non-ressortissants.

Le vote français a eu lieu quelques heures avant que l’Union européenne n’accepte de réformer le système d’asile dans les 27 États membres de l’Union.

Le nouvel accord, approuvé par les gouvernements de l’Union européenne et les membres du Parlement européen, comprend la création de centres de détention aux frontières et permet l’expulsion rapide des demandeurs d’asile déboutés.

Le nouveau système, que la présidente du Parlement Roberta Mizzola a salué comme un accord historique, permet aux demandeurs d’asile des États membres du sud, qui accueillent le plus grand nombre d’arrivées, d’être transférés vers d’autres pays.

L’approbation formelle doit encore être obtenue du Parlement et des États membres.

La nouvelle législation française a révélé des divisions au sein de la coalition au pouvoir. 27 députés ont voté contre la décision, tandis que 32 se sont abstenus, soit près d’un quart des députés ayant soutenu Macron.

Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, qui fut membre du Parti communiste dans sa jeunesse, a démissionné pour protester contre la loi sur l’immigration. Plusieurs autres ministres seraient sur le point de démissionner.

« Certaines des mesures contenues dans le projet de loi me mettent très mal à l’aise », a déclaré Yael Braun-Bivett, présidente de la chambre basse du Parlement et membre du parti de Macron.

Le projet de loi aurait pu être adopté si le parti de Le Pen s’était abstenu de voter, mais pas s’il avait voté contre. Le gouvernement a indiqué l’ampleur de sa majorité pour confirmer qu’elle ne dépend pas des votes de l’Assemblée nationale.

S’exprimant après le vote, le Premier ministre a reconnu que certaines mesures de la loi pourraient ne pas être constitutionnelles.

« Nous allons demander au Conseil constitutionnel », a-t-elle déclaré à la radio française, faisant référence à la Cour suprême, qui respecte les principes de la Constitution.

Les groupes de défense des droits de l’homme ont dénoncé la nouvelle réforme comme étant la loi sur l’immigration la plus régressive depuis des décennies.

Le parti de Macron a perdu sa majorité au Parlement lors des élections de juin 2022. Depuis lors, le gouvernement s’est souvent retrouvé incapable de remporter des voix au Parlement.