Le cabinet du Premier ministre français a annoncé lundi que des cyberattaques d'une « intensité sans précédent » ont visé plusieurs institutions gouvernementales françaises à quelques mois des Jeux olympiques de Paris, mais elles ont été contenues.
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La dernière cyberattaque qui a frappé la France fait suite à un avertissement du conseiller à la défense Attal la semaine dernière, selon lequel les Jeux olympiques de juillet et les élections du Parlement européen en juin pourraient être des « cibles importantes ».
Le bureau du Premier ministre Gabriel Attal a déclaré que plusieurs agences gouvernementales étaient visées, mais n'a pas fourni de détails.
« De nombreux locaux ministériels ont été visés » dès dimanche, « avec des moyens techniques familiers, mais avec une intensité sans précédent », a indiqué le cabinet d'Attal.
Une source sécuritaire a déclaré à l'AFP que les attentats « ne sont pas actuellement attribués à la Russie », suspect évident pour beaucoup étant donné le soutien de Paris à Kiev depuis l'invasion de l'Ukraine.
L'équipe du Premier ministre a ajouté qu' »une cellule de crise a été activée pour déployer des contre-mesures », ce qui signifie que « l'impact de ces attaques sur la plupart des services a été réduit et l'accès aux sites Web gouvernementaux a été rétabli ».
Des services spécialisés, dont l'Agence de sécurité de l'information ANSSI, « effectuaient des mesures de filtrage jusqu'à la fin des attaques ».
Plusieurs groupes de hackers ont revendiqué des attaques contre Telegram, une application de messagerie, notamment une application se faisant appeler Anonymous Soudan qui a déclaré avoir lancé une attaque par déni de service distribué (DDoS) sur l'infrastructure réseau du gouvernement français.
Le groupe, qui a posté un avatar représentant un masque de Guy Fawkes devant une scène désertique avec des pyramides, a déclaré : « Nous avons mené une cyberattaque massive… Les dégâts seront étendus ».
Guy Fawkes est surtout connu pour le complot de 1605 visant à faire exploser le Parlement britannique, et son image est devenue un symbole largement répandu de protestation révolutionnaire.
« De nombreux secteurs gouvernementaux numériques ont été touchés, y compris des sites Web très importants, avec leurs sous-domaines », a-t-elle ajouté.
Anonymous Soudan est un groupe bien connu qui a mené l'année dernière des attaques contre des sites Web dans des pays comme la Suède, le Danemark et Israël.
Le groupe, prétendument basé au Soudan, affirme cibler ce qu'il considère comme une activité anti-musulmane, avec quelques signes de sympathies pro-russes.
Le site spécialisé « Nomerama » a déclaré que les motivations du « Soudan anonyme » étaient « peu claires », ajoutant qu'il avait une longue expérience de « ciblage des ennemis identifiés par Moscou ».
Une attaque DDoS implique l’utilisation d’un ordinateur ou d’un réseau d’ordinateurs pour envoyer un nombre massif de requêtes au système cible, dépassant ainsi sa capacité à répondre aux utilisateurs légitimes.
Selon la société américaine de cybersécurité Cloudflare, Anonymous Soudan est l'un des nombreux groupes qui utilisent des attaques DDoS et les organisations peuvent se protéger de ses méthodes.
Cette dernière cyberattaque fait également suite à l'appel lancé le mois dernier par le ministre de la Défense Sébastien Lecornu à renforcer la protection contre « le sabotage et les cyberattaques » de la Russie, dans une note interne consultée par l'AFP, selon laquelle son ministère figurait en tête de la liste des cibles de Moscou.
(AFP)
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