Orano au Niger : la junte militaire retire à une société française le permis d’uranium de la mine d’Imorarin

Le gouvernement militaire du Niger a révoqué le permis d’une société française de production de combustible d’opérer dans l’une des plus grandes mines d’uranium au monde, a indiqué la société.

Orano a obtenu une autorisation pour travailler sur la mine d’Imorarin, au nord du Niger, qui contient environ 200 000 tonnes de métaux vitaux pour la production d’énergie nucléaire.

Après des années de retards de production, le pays d’Afrique de l’Ouest a prévenu que la licence d’Orano expirerait à moins que les travaux sur le site ne reprennent.

Le 11 juin, environ une semaine avant la date limite, Urano a annoncé que les travaux avaient commencé.

Mais Orano a déclaré jeudi que sa déclaration avait été retirée, une décision qui intervient dans un contexte de tensions entre la France et la junte au pouvoir au Niger.

Depuis que l’armée nigériane a pris le pouvoir lors d’un coup d’État l’année dernière, elle a réduit ses liens avec la France et noué des liens plus étroits avec la Russie.

Le gouvernement militaire s’est également engagé à revoir les concessions minières étrangères dans le pays après son arrivée au pouvoir.

« Urano craint que la décision de retirer le permis minier du gisement ait un impact négatif sur le développement économique, social et communautaire de la région », a indiqué l’entreprise dans un communiqué.

Orano a ajouté qu’elle se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires contre ce retrait et « reste prête à maintenir ouvertes toutes les voies de communication avec les autorités nigériennes à ce sujet ».

Le gouvernement du Niger, l’un des plus grands producteurs mondiaux d’uranium, n’a pas commenté la déclaration d’Orano.

Elle avait toutefois prévenu qu’elle annulerait le permis d’Orano si les travaux de développement d’Imorarin ne démarraient pas d’ici le 19 juin.

L’exploitation minière était censée commencer en 2015, mais la production s’est arrêtée après l’effondrement des prix mondiaux de l’uranium suite à la catastrophe nucléaire japonaise de 2011.

L’entreprise française est présente au Niger depuis plus de 50 ans.

Une mine d’uranium à Akukan est fermée depuis 2021, mais Orano en exploite une autre dans la région nord d’Arlit.