DOSSIER – La photo d'archive de ce jeudi 11 décembre 2014 montre une vue générale du Sénat français avant le vote sur la reconnaissance de l'État palestinien à Paris. Le Sénat français doit voter mercredi un projet de loi visant à inscrire le droit des femmes à l'avortement dans la Constitution française, une mesure promise par le président Emmanuel Macron après le renversement des décisions aux États-Unis. (Photo AP/François Mori, dossier)
PARIS (AP) — Le Sénat français s'apprête à voter mercredi un projet de loi visant à inscrire le droit des femmes à l'avortement dans la Constitution américaine, une mesure promise par le président Emmanuel Macron après l'annulation des décisions aux États-Unis.
Lors du vote de mercredi, la chambre basse, l'Assemblée nationale, a approuvé à une écrasante majorité la proposition en janvier.
Une majorité de sénateurs semble soutenir le changement constitutionnel, mais certains conservateurs ont critiqué sa formulation, mettant en doute le résultat du vote.
Le gouvernement Macron devrait se référer à l'article 34 de la Constitution, qui stipule que « la loi détermine les conditions d'exercice de la liberté des femmes d'avorter, qui est garantie ».
Si le Sénat adopte la même version du projet de loi que l'Assemblée nationale, le changement constitutionnel nécessiterait une approbation positive à la majorité des trois cinquièmes lors d'une session conjointe du Parlement, traditionnellement tenue au château de Versailles.
Si le Sénat modifie ou rejette la proposition, le projet de loi doit revenir à l'Assemblée nationale pour un débat plus approfondi.
Aucun des principaux partis politiques français représentés au Parlement n'a remis en question le droit à l'avortement, dépénalisé en 1975.
Le gouvernement a fait valoir dans son introduction que le droit à l’avortement est menacé aux États-Unis, où la Cour suprême a annulé en 2022 une décision vieille de 50 ans garantissant l’avortement.
« Malheureusement, ce phénomène n'est pas isolé : dans de nombreux pays, même en Europe, il existe des idées qui tentent d'empêcher à tout prix la liberté des femmes d'interrompre leur grossesse si elles le souhaitent », précise l'introduction de la loi française.
En Pologne, un durcissement controversé de lois déjà restrictives sur l’avortement a conduit à des manifestations dans le pays l’année dernière, après que la Cour constitutionnelle polonaise a statué en 2020 que les femmes ne pouvaient plus interrompre leur grossesse si elles développaient de graves malformations fœtales, notamment le syndrome de Down.
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