PARIS (AP) — Un tribunal spécial a déclaré mercredi le ministre français de la Justice non coupable d’avoir utilisé ses fonctions pour régler des comptes personnels pendant son mandat.
Eric DuPont-Moretti a refusé de démissionner avant ou pendant son procès de deux semaines, et jusqu’à ces dernières années, il a refusé de démissionner lorsque des membres du gouvernement ont été jugés.
Le verdict de mercredi constitue une victoire politique pour lui et ses alliés. La Première ministre Elizabeth Bourne s’est déclarée heureuse que Dupond-Moretti continue à exercer ses fonctions.
« Le ministre de la Justice peut désormais poursuivre son travail au sein de l’équipe gouvernementale… Je suis heureux », a-t-il déclaré plus tôt sur Twitter.
Avocat de premier plan avant son arrivée au gouvernement, DuPont-Moretti a été accusé d’avoir abusé de sa position pour ordonner des enquêtes visant les juges qui enquêtaient sur lui, ses amis et ses anciens clients.
Il a été jugé par un tribunal spécial qui accusait le gouvernement d’actes répréhensibles de la part du système judiciaire de la République, créé en 1993. Trois juges professionnels se sont joints aux 12 députés – six de la chambre basse et six du Sénat – qui ont entendu l’affaire, et une majorité de huit voix est nécessaire pour trancher la question de la culpabilité.
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Selon les historiens du droit, c’est la première fois dans la France moderne qu’un ministre du gouvernement est jugé alors qu’il est en fonction. Le tribunal avait déjà jugé 11 anciens membres du gouvernement au cours des trois dernières décennies et en avait condamné sept.
Dupond-Moretti a quitté la salle d’audience sans parler quelques minutes après l’annonce du verdict.
L’avocate de la défense Jacqueline Lafont a exprimé sa « satisfaction » et sa « grande émotion » face à ce verdict, selon laquelle son client « était injustement accusé depuis trois ans ».
« C’est une victoire du droit… une victoire aussi de la séparation des pouvoirs », a ajouté M. Laffont : « Le droit a gagné et la justice a gagné ».
Rémi Lorraine, avocat de la défense, a déclaré que le verdict était « une surprise uniquement pour les incompris ». « Cela montre qu’Eric DuPont-Moretti ne veut jamais se venger de qui que ce soit », a-t-il déclaré.
Dupont-Moretti a été nommé ministre de la Justice dans le gouvernement du président Emmanuel Macron en juillet 2020. Quelques mois plus tard, deux associations de magistrats et l’association anti-corruption Anticor portent plainte contre lui.
Christophe Clerk, avocat des syndicats de magistrats, a déclaré que cette décision représentait une « justice imparfaite », mais que le groupe espérait qu’elle pourrait prévenir de futurs conflits d’intérêts.
Anticor a publié un communiqué sur son compte X, regrettant que la décision ait été rendue par un tribunal spécial pour les ministres du gouvernement. « La justice des ministres est malheureusement une justice politique qui viole clairement le principe de l’égalité devant la loi », a déclaré la commission.
L’association anti-corruption Transparency International France a appelé à une « vigilance éthique renforcée », d’autant plus que les nouveaux membres du gouvernement font leurs « premiers pas ».
Les journalistes de l’AP, Elaine Ganley et Oleg Chetnik, ont contribué à cette histoire.
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