Le gouvernement du président Macron se lance dans une campagne d'inauguration pour soutenir les entreprises en difficulté et stimuler la croissance.
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a présenté cette semaine un projet de loi de « simplification » à ses collègues du Cabinet dans le cadre d’une stratégie visant à stimuler la compétitivité nationale et européenne.
Le projet de loi, sur lequel on travaille depuis novembre, vise à réduire les charges bureaucratiques imposées aux entreprises françaises.
« Nous devons simplifier notre économie pour gagner la confiance des hommes d'affaires et les encourager à créer de la richesse sur nos terres », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
Selon une étude nationale, 30 % des propriétaires de petites entreprises en France consacrent actuellement plus de 8 heures par semaine à des tâches administratives, et 40 % consacrent plus de 4 heures à ces fonctions.
On estime que la France perd ainsi au moins 84 milliards d'euros par an, soit l'équivalent d'environ 3 % de son produit intérieur brut, à cause d'une paperasse trop complexe.
La stratégie de Le Maire pour lutter contre la bureaucratie française repose sur six mois de consultations avec les fédérations professionnelles et les syndicats.
De nombreuses initiatives proposées sont conçues pour soutenir les petites entreprises, les startups étant particulièrement touchées par les formalités administratives.
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Les entrepreneurs français perdent souvent du temps à fournir au pays les informations dont il dispose déjà.
L'enquête du gouvernement a conclu que lors de la mise en œuvre des procédures administratives, 80 % des données demandées aux citoyens ou aux entreprises avaient déjà été collectées.
Afin de simplifier les opérations, Le Maire souhaite permettre le transfert d'informations entre les services gouvernementaux.
Il a également conseillé que seules les données les plus pertinentes devraient être collectées.
Le gouvernement s'est engagé à ce que « toute mesure qui ne s'avère pas utile ou qui n'est pas requise par le droit européen ou international sera annulée ».
Alors que la France compte actuellement environ 2 500 procédures de « consentement », qui portent sur des actions nécessitant l’autorisation de l’État, elle espère transformer bon nombre de ces étapes en simples déclarations.
Une autre initiative proposée consiste à simplifier les titres de paiement.
Actuellement, les fiches de paie françaises peuvent comprendre jusqu'à 55 lignes différentes, dont souvent un peu plus de 20 concernent les cotisations de sécurité sociale.
L'enquête constate que « la situation actuelle est coûteuse pour les entreprises et illisible pour les salariés » et propose donc d'introduire une nouvelle formule en 15 lignes.
La proposition du gouvernement suggère également que les processus administratifs doivent devenir davantage numériques, même si les formulaires papier resteront disponibles pour ceux qui en ont besoin.
Les titres Serva, une sorte de document administratif français, seront totalement supprimés d'ici 2030 si le projet de loi de « simplification » est approuvé.
Actuellement, les deux tiers des formulaires Cerfa doivent être imprimés, remplis à la main, puis numérisés ou envoyés par courrier à un bureau administratif du gouvernement.
Améliorer la compétitivité internationale
Pour rivaliser avec les États-Unis et la Chine, Le Maire a prévenu que l’Europe devait accroître sa productivité.
« L'économie française ne pourra pas résister à la concurrence internationale (…) si nous ne faisons pas tout ce qui est en notre pouvoir pour y parvenir », a déclaré le gouvernement.
La campagne contre les formalités administratives intervient à un moment compliqué pour la France, alors que le pays croule sous un inconfortable amas de dettes.
Les comptes publics ont montré un déficit budgétaire de 5,5% du PIB l'année dernière, bien au-dessus de l'objectif du gouvernement de 4,9%, bien que l'État ait exprimé son opposition à une augmentation des impôts.
Le projet de loi de simplification devrait être présenté au Parlement français en juin.
S'il est adopté, le gouvernement espère mettre à jour le règlement chaque année, en proposant un nouveau texte basé sur l'évolution des priorités des entreprises.
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