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Opinion: le français TotalEnergies joue intelligemment sur la crise des sables bitumineux

Opinion: le français TotalEnergies joue intelligemment sur la crise des sables bitumineux

Le logo de la société pétrolière et gazière française TotalEnergies est visible dans un gratte-ciel au siège de la société à La Défense près de Paris le 12 octobre 2022.Gonzalo Fuentes/Reuters

Il y a plus de deux ans, une importante société énergétique française a publié une déclaration concernant les sables bitumineux de l’Alberta.

TotalEnergies SE basée à Paris TTE-N Elle a déclaré que ses avoirs canadiens, développés au fil des décennies, n’étaient pas à la hauteur de l’avenir à faible émission de carbone de l’entreprise. À l’été 2020, Total a déprécié 9,3 milliards de dollars sur ses participations dans les propriétés Fort Hills et Surmont, l’a qualifié d’actif bloqué et a envoyé son message en vidant l’Association canadienne des producteurs pétroliers, basée à Calgary.

La semaine dernière, Total a publié une déclaration très différente. La société a dépensé 312 millions de dollars pour acquérir une participation supplémentaire de 6,7 % dans Fort Hills auprès de Teck Resources Ltd. TECK-BTqui émerge également des sables bitumineux. Pourquoi l’une des principales sociétés énergétiques européennes engagerait-elle plus d’argent dans une région alors qu’elle est clairement sur le point de sortir ?

Bienvenue dans le secteur de la transmission de puissance.

Total, en accord avec de nombreux investisseurs, a décidé que la meilleure façon de faire face aux défis liés au changement climatique était de céder ses actifs canadiens. L’entreprise française injecte de l’argent dans des projets d’énergie renouvelable.

Les concurrents canadiens, y compris l’actionnaire majoritaire de Fort Hills, Suncor Energy Inc. , ils prévoient d’atteindre leurs objectifs nets zéro en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de leur propriété de sables bitumineux. Leurs dépenses en capital tournent autour d’initiatives telles que la capture et le stockage du carbone, et la mesure de ces projets de plusieurs milliards de dollars.

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Total voit maintenant une opportunité de maximiser l’argent qu’il gagne avec son retrait de l’Alberta. En augmentant sa participation dans Fort Hills à 31% du projet, la société française augmente son effet de levier auprès de Suncor, qui détient une participation de 69%.

Dans ses déclarations publiques, Total affirme que sa stratégie de sortie consiste à transformer toutes ses participations canadiennes – projets de sables bitumineux, pipelines et opérations commerciales – en une nouvelle société publique cotée à la Bourse de Toronto. La société française continuera à détenir une participation minoritaire dans la société. Les actionnaires de Total devraient voter sur le concept en mai.

Lorsque Total a annoncé la semaine dernière qu’il acquerrait une participation plus importante dans Fort Hills, le directeur financier Jean-Pierre Sprayer a déclaré : « En saisissant cette opportunité de développer son activité dans des conditions attractives, TotalEnergies EP Canada apportera de la valeur aux futurs actionnaires en un seul entité. »

Dans des conversations privées, les banquiers d’investissement disent que la solution la plus simple et peut-être la plus rentable pour Total est de vendre ses avoirs en Alberta à Suncor. Cependant, afin de créer des tensions dans le processus de vente et de tenir ses promesses précédentes de se débarrasser de la propriété des sables bitumineux, la société française poursuit son déclin.

Les opérations canadiennes de Total génèrent environ 1,5 milliard de dollars de flux de trésorerie annuels. Si la détérioration se poursuit, la société mère française devrait transférer une partie de sa dette à la filiale canadienne et créer une nouvelle société dont la valorisation des capitaux propres se situe entre 2 et 3 milliards de dollars. Cela ferait du nouveau rejeton de Total l’un des plus jeunes acteurs publics des sables bitumineux.

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Il fut un temps – pas plus tard qu’en 2010 – où les premiers appels publics à l’épargne de sociétés de sables bitumineux purs comme MEG Energy Corp. attiraient des valorisations élevées de la part des investisseurs. Ces jours sont révolus depuis longtemps.

Les coûts élevés associés à la gestion de mégaprojets tout en respectant les objectifs d’émissions font du nord-est de l’Alberta un endroit où seules les entreprises les plus solides peuvent prospérer. Les actions de MEG Energy ont connu une baisse prolongée après l’introduction en bourse, et la société a été une cible d’acquisition ces dernières années. MEG Energy a une capitalisation boursière de 6,3 milliards de dollars, soit trois fois ce que les banquiers attendent des opérations canadiennes de Total.

En annonçant la scission prévue à l’automne dernier, le PDG de Total, Patrick Pouyanne, a décrit les défis auxquels sont confrontées les entreprises énergétiques lors d’une présentation aux investisseurs. Il a déclaré que la prochaine décennie est « cruciale » pour atteindre les objectifs en matière de changement climatique, car les investissements dans les énergies à faible émission de carbone doivent doubler pour atteindre 1,5 billion de dollars par an. Entre-temps, a-t-il déclaré, « l’investissement dans de nouveaux projets pétroliers et gaziers est nécessaire jusqu’au moins à la mi-2030 pour répondre à la demande des clients ».

Total aura besoin de tous les capitaux qu’il pourra lever pour payer sa transition vers une énergie bas carbone. L’entreprise française se tourne vers les marchés canadiens, ou Suncor, pour obtenir une grande partie de ce remaniement.